Le livre…
Qui se souvient de Nicky Soxy ? De cette éphémère starlette des années 1980, peut-être certains conservent-ils encore quelques lointaines images, principalement déshabillées. Pour beaucoup en revanche, son nom même n’évoquera rien. Il était temps de la tirer de l’oubli.
Une fille de rêve raconte les splendeurs et les misères de la très belle Nicole Sauxilange : bien que dépourvue de talent particulier, elle va connaître la célébrité grâce à ses apparitions dans des publicités ou sur des plateaux de divertissement télévisés, préfigurant ainsi le destin de ces gloires médiatiques autant que passagères qui prospèrent aujourd’hui.
Éric Laurrent met en scène Nicky en digne héritière de Nana et magnifie, par son style délicieusement raffiné, cette histoire de starlette ordinaire en conte de fées tragique.
Une fille de rêve, parution le 19 août 2020, 18 €, 135 x 210 mm, 256 pages, ISBN : 9782080206077.
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Eric Laurrent est né à Clermont-Ferrand en 1966. Il est l’auteur de douze romans aux Éditions de Minuit, parmi lesquels Coup de foudre (prix Fénéon 1995), Les Découvertes (prix Wepler 2011) et Un beau début (prix Alexandre-Vialatte et prix Françoise-Sagan 2016). Il rejoint les Éditions Flammarion avec Une fille de rêve.
Extrait…
Ce vendredi 24 septembre 1982, ce fut d’emblée la jeunesse du modèle qui frappa les présents. Malgré les efforts de la maquilleuse pour la vieillir quelque peu, on lui donnait à peine seize ans en effet. La juvénilité de ses traits contrastait toutefois avec la maturité de ses formes, comme si son corps et son visage se fussent développés indépendamment l’un de l’autre, chacun selon une temporalité distincte, tant et si bien qu’on n’aurait su en définitive lui accorder un âge précis. Cette créature étrange, mi-femme, mi-enfant, était photographiée de face, la tête tournée de profil et légèrement penchée, le regard baissé, le visage en partie dissimulé par les longues flexuosités de sa chevelure décoiffée, tout juste ramenée en arrière par une main dont quelques cannelures plus sombres et plus régulières, filant du front jusque derrière l’oreille, témoignaient du récent passage.