EXTRAIT


« Que voit-on d’un tableau ? On ne sait pas. On ne sait jamais. On ne nous a jamais appris à voir avec nos yeux.

Raison pour laquelle, devant une peinture, nous nous dépêchons de lire le cartel qui indique le titre de l’œuvre, le nom du peintre, la date, etc. Nous nous empressons de prendre des informations afin d’avoir des mots. C’est important les mots. (J’en sais quelque chose.) Car nous voici sauvés ! Nous savons tout à coup le nom du peintre, le titre de l’œuvre, la date, etc. Voici que nous avons quelque chose à dire. Voici que nous avons l’impression de savoir et, donc, de voir. (Youpi !)

Par exemple : on arrive à l’Orangerie, on entre dans la première salle et ce que l’on voit, c’est Claude Monet écrit en énorme, avec tout ce que ce nom signifie ; ce que l’on voit, c’est le mot “nymphéa”, c’est la date de 1914, c’est le mot “Impressionnisme”, c’est le mot “musée”, ce sont peut-être les millions d’euros que valent aujourd’hui les tableaux de Monet et, par-dessus tout, écrit encore plus gros, attention spoiler, ce que l’on voit, c’est le mot “chef-d’œuvre”. Puisque tout le monde dit que Les Nymphéas sont un chef-d’œuvre et que tout le monde en est convaincu avant même de voir le plus petit nymphéa peint par Claude Monet ! Ce qui fait que, malgré soi, on ne regarde pas la peinture, on cherche à voir le chef-d’œuvre. On tente de faire le lien et on s’évertue à comprendre le comment du pourquoi. Et ce faisant, nous passons totalement à côté de l’aventure de l’œil et, a fortiori, de celle de la peinture. »

Le syndrome de l’Orangerie, parution le 21 août 2024, 22 €, 145 x 220, 448 pages, ISBN : 9782080445742. 

Grégoire Bouillier est l’auteur de Rapport sur moi (Allia, 2002, Prix de Flore), L’invité mystère, Cap Canaveral (Allia, 2004, 2008), du Dossier M Livres 1 et 2 (Flammarion, 2017 et 2018, prix Décembre), et du Cœur ne cède pas (Flammarion, 2022, prix André Malraux et prix Honoré de Balzac) tous très remarqués.

LE LIVRE


Les détectives Bmore et Penny sont inondés de courriers de lecteurs leur demandant d’enquêter sur tel ou tel fait divers. Rien ne tente Bmore : nul « oiseau bleu » ne vient cette fois cogner à sa vitre… Or, se rendant par hasard au musée de l’Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, il est pris d’une crise d’angoisse. Contre toute attente, les grands panneaux déclenchent chez lui un affreux sentiment funèbre, une oppression toute morbide. D’où cette angoisse ? Surtout que Penny, elle, n’a rien vu de tout cela et s’est extasiée comme tout un chacun devant la grandeur et la beauté de l’œuvre. On sait que l’art doit autant à l’artiste qu’au « regardeur » – puisque c’est le mot qui convient. Cependant, l’un ne va pas sans l’autre et Bmore décide d’en avoir le cœur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ? Monet y aurait-il enterré quelque chose ou même quelqu’un ? Et pourquoi des nymphéas, d’abord ? Pourquoi Monet peignit-il les fleurs de son jardin jusqu’à l’obsession – au bas mot trois cents fois ? Trois cents tableaux de nymphéas pendant trente ans !

Obsession pour obsession, commence alors une enquête passionnante où notre détective se pose des questions que personne n’a l’idée de se poser. Enquête qui le mènera de la peinture à la botanique, de la vie amoureuse à l’œuvre de Claude Monet, de l’Orangerie à Giverny et même à Auschwitz-Birkenau, en passant par Boston, pour tenter d’élucider ce qu’il appelle son « syndrome de l’Orangerie ». Syndrome qui dit que, de l’œil qui voit à la chose qui se donne à voir, il y a un mystère qui n’est pas seulement celui de la peinture.

LE LIVRE


Les détectives Bmore et Penny sont inondés de courriers de lecteurs leur demandant d’enquêter sur tel ou tel fait divers. Rien ne tente Bmore : nul « oiseau bleu » ne vient cette fois cogner à sa vitre… Or, se rendant par hasard au musée de l’Orangerie, voici que, devant Les Nymphéas de Monet, il est pris d’une crise d’angoisse. Contre toute attente, les grands panneaux déclenchent chez lui un affreux sentiment funèbre, une oppression toute morbide. D’où cette angoisse ? Surtout que Penny, elle, n’a rien vu de tout cela et s’est extasiée comme tout un chacun devant la grandeur et la beauté de l’œuvre. On sait que l’art doit autant à l’artiste qu’au « regardeur » – puisque c’est le mot qui convient. Cependant, l’un ne va pas sans l’autre et Bmore décide d’en avoir le cœur net. Les Nymphéas de Monet cacheraient-ils un sombre secret ? Monet y aurait-il enterré quelque chose ou même quelqu’un ? Et pourquoi des nymphéas, d’abord ? Pourquoi Monet peignit-il les fleurs de son jardin jusqu’à l’obsession – au bas mot trois cents fois ? Trois cents tableaux de nymphéas pendant trente ans !

Obsession pour obsession, commence alors une enquête passionnante où notre détective se pose des questions que personne n’a l’idée de se poser. Enquête qui le mènera de la peinture à la botanique, de la vie amoureuse à l’œuvre de Claude Monet, de l’Orangerie à Giverny et même à Auschwitz-Birkenau, en passant par Boston, pour tenter d’élucider ce qu’il appelle son « syndrome de l’Orangerie ». Syndrome qui dit que, de l’œil qui voit à la chose qui se donne à voir, il y a un mystère qui n’est pas seulement celui de la peinture.

Grégoire Bouillier est l’auteur de Rapport sur moi (Allia, 2002, Prix de Flore), L’invité mystère, Cap Canaveral (Allia, 2004, 2008), du Dossier M Livres 1 et 2 (Flammarion, 2017 et 2018, prix Décembre), et du Cœur ne cède pas (Flammarion, 2022, prix André Malraux et prix Honoré de Balzac) tous très remarqués.

L’EXTRAIT


« Que voit-on d’un tableau ? On ne sait pas. On ne sait jamais. On ne nous a jamais appris à voir avec nos yeux.

Raison pour laquelle, devant une peinture, nous nous dépêchons de lire le cartel qui indique le titre de l’œuvre, le nom du peintre, la date, etc. Nous nous empressons de prendre des informations afin d’avoir des mots. C’est important les mots. (J’en sais quelque chose.) Car nous voici sauvés ! Nous savons tout à coup le nom du peintre, le titre de l’œuvre, la date, etc. Voici que nous avons quelque chose à dire. Voici que nous avons l’impression de savoir et, donc, de voir. (Youpi !)

Par exemple : on arrive à l’Orangerie, on entre dans la première salle et ce que l’on voit, c’est Claude Monet écrit en énorme, avec tout ce que ce nom signifie ; ce que l’on voit, c’est le mot “nymphéa”, c’est la date de 1914, c’est le mot “Impressionnisme”, c’est le mot “musée”, ce sont peut-être les millions d’euros que valent aujourd’hui les tableaux de Monet et, par-dessus tout, écrit encore plus gros, attention spoiler, ce que l’on voit, c’est le mot “chef-d’œuvre”. Puisque tout le monde dit que Les Nymphéas sont un chef-d’œuvre et que tout le monde en est convaincu avant même de voir le plus petit nymphéa peint par Claude Monet ! Ce qui fait que, malgré soi, on ne regarde pas la peinture, on cherche à voir le chef-d’œuvre. On tente de faire le lien et on s’évertue à comprendre le comment du pourquoi. Et ce faisant, nous passons totalement à côté de l’aventure de l’œil et, a fortiori, de celle de la peinture. »

Le syndrome de l’Orangerie, parution le 21 août 2024, 22 €, 145 x 220, 448 pages, ISBN : 9782080445742.