EXTRAIT
« Lorsque la lumière se rallume dans l’avion, Tass se répète qu’elle est heureuse de rentrer enfin pour de bon. Les allers-retours des dernières années, pour essayer de faire exister sa relation amoureuse malgré la distance, lui ont apporté une forme d’inquiétude permanente, une instabilité nerveuse ainsi que la culpabilité de multiplier sans cesse les petits mensonges. Elle cherchait à appartenir aux deux endroits à la fois, à montrer à son entourage ici comme à son entourage là qu’elle était des leurs et Tass ne dirait pas qu’elle s’exposait à finir écartelée – elle n’a pas à ce point le goût du drame – mais c’était malgré tout désagréable. Quand elle s’en plaignait à Thomas, il lui répondait qu’elle n’avait qu’à revenir s’installer en France mais c’est parce qu’il est métropolitain et qu’il pense dans le mauvais sens : revenir, pour elle, c’est retrouver Nouméa. »
Frapper l’épopée, parution le 21 août 2024, 22 €, 145 x 220, 356 pages, ISBN : 9782080440587.
Alice Zeniter est née en 1986. Elle a publié six romans, parmi lesquels Sombre dimanche (Albin Michel, 2013, prix du Livre Inter, prix des lecteurs de L’Express et prix de la Closerie des Lilas), Juste avant l’oubli (Flammarion, 2015, prix Renaudot des lycéens), L’Art de perdre (Flammarion, 2017, prix littéraire du Monde et prix Goncourt des lycéens), Comme un empire dans un empire (Flammarion, 2020) et un essai littéraire, Toute une moitié du monde (Flammarion, 2022). Elle est dramaturge et metteuse en scène.
LE LIVRE
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l’histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, elle n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens. Comme elle n’a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie – par où commencer ? – à Thomas, son compagnon en métropole. Aujourd’hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans une de ses classes, il y a des jumeaux kanaks aux curieux tatouages et qu’elle s’agace de trouver intrigants. Un jour, ils disparaissent. La police les suppose liés à un insaisissable mouvement indépendantiste mais l’inquiétude de Tass déborde ce soupçon. De Nouméa à Bourail, elle part à leur recherche, sans se douter que c’est sa propre histoire de famille qui lui sera, prodigieusement, révélée.
En racontant quelques mois de la vie de Tass, Alice Zeniter revisite et met en scène, dans un livre magistralement romanesque, la Nouvelle-Calédonie d’hier, sous la forme d’un véritable western, qui s’invite dans celle d’aujourd’hui.
LE LIVRE
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l’histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, elle n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens. Comme elle n’a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie – par où commencer ? – à Thomas, son compagnon en métropole. Aujourd’hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans une de ses classes, il y a des jumeaux kanaks aux curieux tatouages et qu’elle s’agace de trouver intrigants. Un jour, ils disparaissent. La police les suppose liés à un insaisissable mouvement indépendantiste mais l’inquiétude de Tass déborde ce soupçon. De Nouméa à Bourail, elle part à leur recherche, sans se douter que c’est sa propre histoire de famille qui lui sera, prodigieusement, révélée.
En racontant quelques mois de la vie de Tass, Alice Zeniter revisite et met en scène, dans un livre magistralement romanesque, la Nouvelle-Calédonie d’hier, sous la forme d’un véritable western, qui s’invite dans celle d’aujourd’hui.
Alice Zeniter est née en 1986. Elle a publié six romans, parmi lesquels Sombre dimanche (Albin Michel, 2013, prix du Livre Inter, prix des lecteurs de L’Express et prix de la Closerie des Lilas), Juste avant l’oubli (Flammarion, 2015, prix Renaudot des lycéens), L’Art de perdre (Flammarion, 2017, prix littéraire du Monde et prix Goncourt des lycéens), Comme un empire dans un empire (Flammarion, 2020) et un essai littéraire, Toute une moitié du monde (Flammarion, 2022). Elle est dramaturge et metteuse en scène.
L’EXTRAIT
« Lorsque la lumière se rallume dans l’avion, Tass se répète qu’elle est heureuse de rentrer enfin pour de bon. Les allers-retours des dernières années, pour essayer de faire exister sa relation amoureuse malgré la distance, lui ont apporté une forme d’inquiétude permanente, une instabilité nerveuse ainsi que la culpabilité de multiplier sans cesse les petits mensonges. Elle cherchait à appartenir aux deux endroits à la fois, à montrer à son entourage ici comme à son entourage là qu’elle était des leurs et Tass ne dirait pas qu’elle s’exposait à finir écartelée – elle n’a pas à ce point le goût du drame – mais c’était malgré tout désagréable. Quand elle s’en plaignait à Thomas, il lui répondait qu’elle n’avait qu’à revenir s’installer en France mais c’est parce qu’il est métropolitain et qu’il pense dans le mauvais sens : revenir, pour elle, c’est retrouver Nouméa. »
Frapper l’épopée, parution le 21 août 2024, 22 €, 145 x 220, 356 pages, ISBN : 9782080440587.