Extrait…

« Valentino a voulu faire plaisir à sa femme aux goûts de luxe et c’est alors qu’il a commis la plus grosse erreur de sa vie. Si à cet instant il n’avait pas chargé le Chien, mais quelqu’un d’autre, de cuisiner un plat pour Alisha, on aurait peut-être encore pu maintenir le cours des choses. Mais tout ce qui importait à Valentino, c’était que les commandes suivantes soient envoyées à temps et que sa chérie soit à nouveau de meilleure humeur.

Les chroniqueurs qui essayeront un jour de reconstituer les événements raconteront que c’est à ce moment précis que les avions ont fait cap vers les tours. Jusque-là on aurait encore pu changer de direction. Désormais c’était trop tard, le destin était scellé, comme un piège qui se serait refermé. J’ai cru déceler un tressaillement sur le visage du Chien, on aurait dit qu’il savait que son moment était venu.

“Eh, toi”, Valentino l’a interpellé en claquant des doigts. “Mâche, citrons, huile d’argan, sel de mer et cerneaux de noix. On y va, on y va !”

En claquant des doigts, il avait appuyé sur le bouton qui allait déclencher sa propre perte, et il n’aurait pas dû commettre ce geste, prononcer cet ordre tragique, car même si les démons des portes de l’Enfer dansaient dans la cuisine, il aurait dû missionner un autre cuistot que le Chien pour mitonner une petite salade à sa future femme. »

Akiz, né en 1969, est réalisateur et scénariste et vit entre Berlin et Los Angeles. C’est dans un restaurant prestigieux de Los Angeles, près du passe où les plats quittent la cuisine avant d’être servis, qu’il a eu l’idée de son premier roman, aujourd’hui adapté par Netflix..

Le livre…

« On l’appelait le Chien. On racontait qu’il avait passé toute son enfance enfermé, dans un puits naturel obscur, quelque part au Kosovo. Pendant des années, son seul lien avec le monde extérieur avait été la nourriture. Ses papilles ont dû peu à peu se développer dans cet isolement, comme le sens du toucher chez un aveugle, au bout d’un moment il pouvait lire dans la nourriture comme d’autres dans un journal. »

Le Chien est un prodige culinaire comme le monde de la gastronomie n’en a jamais vu. Lorsqu’il accède à l’Olympe des cuisines étoilées en entrant dans le restaurant de luxe El Cion, il prépare un cocktail hautement explosif qui menace tous les pouvoirs en place. Avec une énergie brute, une férocité jubilatoire et une sensibilité exacerbée, Akiz raconte l’histoire d’un génie inoubliable qui catalyse la mégalomanie et les ambitions démesurées de notre époque.

Le Chien, 20 €, 135 x 210, 256 pages, ISBN : 9782080234483. Traduit de l’Allemand par Bruce Germain. 

Parution le 25 août 2021. 

 « Un premier roman époustouflant. Akiz a créé un personnage
qui n’est pas sans rappeler le Grenouille de Patrick Süskind. »

Berliner Zeitung

« Même les dîners les plus anodins se transforment chez Akiz en orgies de nourriture bestiales,
dans lesquelles les hommes se retrouvent nus et sans défense. »

Der Spiegel

« L’histoire du Chien ne ressemble à rien de ce qu’on a déjà lu,
c’est tout à la fois un roman fantastique, un thriller et une comédie. »

Kölner Stadt-Anzeiger