Le livre…
Lors d’un exposé en cours d’histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l’incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l’égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c’est précisément le mot que n’arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu’elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit ce qui ressemble à un coming out.
Deux histoires se mêlent et se répondent pour raconter ce qu’est le courage, celui d’un jeune homme prêt à se livrer, quitte à prendre feu, et celui d’un médecin qui résiste jusqu’à ce que sa bibliothèque de recherche soit brûlée vive. À un siècle de distance, est-il possible que Magnus Hirschfeld et Livio se heurtent à la même condamnation ?
Jour de courage, parution le 21 août 2019, 17 €, 135 x 210, 160 pages, ISBN : 9782081469778.
Brigitte Giraud est l’auteure de dix romans parmi lesquels À présent (Stock, mention spéciale du prix Wepler 2001), L’amour est très surestimé (Stock, bourse Goncourt de la nouvelle 2007), Une année étrangère (Stock, prix Jean-Giono 2009), et Un loup pour l’homme (Flammarion, 2017).
Brigitte Giraud…
Comment s’est faite la rencontre avec Magnus Hirschfeld ?
C’est en m’intéressant de près aux autodafés perpétrés par les nazis en mai 1933 que j’ai découvert l’extraordinaire médecin qu’était Magnus Hirschfeld, juif et homosexuel, le premier au monde à s’intéresser à la sexualité sur des bases scientifiques, et son combat avant-gardiste qui visait à dépénaliser l’homosexualité et à imposer une égalité hommes-femmes. Il me semblait nécessaire de rendre compte de l’importance de cette histoire, à une époque – la nôtre – qui met à nouveau en danger le livre, la langue et la pensée.
Est-ce qu’avec ce titre, vous avez eu l’impression d’écrire un roman engagé ?
C’est un roman qui aborde la question des minorités, et notamment l’homosexualité, toujours stigmatisée, dans différents pays du monde, mais aussi en France, où progressent les paroles et actes homophobes. Il m’importait de mettre en scène le risque que prend celui qui « fait son coming out », encore aujourd’hui hélas, en particulier en tant qu’adolescent. Et regarder de plus près tous les enjeux de ce passage à l’acte si peu anodin, intimement, socialement, politiquement.