Le livre…
En France, 427 lieux portent le nom de Charles Péguy. Ces rues, places, stades, écoles, parkings ont en commun d’être en périphérie des espaces urbains (contrairement aux boulevards Victor-Hugo, situés dans les centres-villes). De même, l’œuvre de Péguy, trop peu connue, est en périphérie des manuels scolaires.
Charles Coustille et Léo Lepage se sont interrogés sur les raisons de cette marginalité. Ils ont entrepris un voyage pour découvrir et photographier les rues Péguy, puis ils ont créé un dialogue entre les images obtenues et les textes de l’écrivain, établissant des parallèles mais aussi des décalages.
Récit de voyage et réflexion critique, documentaire et enquête poétique, cet ouvrage renouvelle l’approche de notre patrimoine littéraire. Surtout, il donne à lire un des plus grands écrivains du XXe siècle.
Parking Péguy, parution le 28 août 2019, 21 €, 160 x 210, 384 pages, ISBN : 9782081482807.
Charles Coustille enseigne la littérature. Après une thèse à l’EHESS, il a publié Antithèses (Gallimard, « Bibliothèque des idées », 2018). Diplômé de La Fémis, Léo Lepage est réalisateur et photographe.
Charles Coustille et Léo Lepage…
Comment vous est venue l’idée d’un tour de France des lieux nommés « Charles Péguy » ?
Une recherche sur Internet du Clio de Péguy faite par erreur dans la section « Maps » m’a mené au parking Péguy de Stains (93). En cherchant d’autres lieux, j’ai constaté que Péguy était peut-être plus connu comme un nom de parking ou de rue que comme un écrivain. J’ai alors voulu aller à la rencontre de cet autre Péguy.
Votre livre, avec ses photographies, est aussi une forme d’enquête…
Les photographies permettent de documenter le quotidien d’une France trop facilement qualifiée ces derniers temps de « périphérique », de complexifier le regard porté sur ces lieux, d’en mettre au jour les contrastes et éventuellement la beauté. Nous avons également enquêté auprès des mairies pour savoir pourquoi elles avaient décidé de dénommer une rue « Charles Péguy ».
Quel format avez-vous choisi pour raconter ce périple ?
J’ai tenu un journal tout au long de nos voyages, qui donne une continuité narrative au livre. Comme ce journal a été écrit en pensant à certains aspects de la vie de Péguy, en relisant son œuvre, en réfléchissant à ses théories, il permet aussi de mettre en perspective les extraits de l’œuvre donnés à la lecture.