Le livre…

Quand Carmen apprend la mort soudaine du Grand Poète, elle file en voiture à folle allure, croise sur les ronds-points un peuple qui veut tout renverser et percute un malheureux renard. Alors, elle a comme un éblouissement : toute l’année 1989 lui revient.

Elle a 10 ans et vit à Bucarest, où elle écrit des poèmes à sa « camarade maîtresse » pendant que sa mère, planquée dans la salle de bains, enregistre des K7 audio à destination d’une amie passée à l’Ouest, et que son père échange les savons de son usine contre des petits pains.
1989, ce sera pour elle l’année des animaux, quand les cigognes avaient gelé sur le lac Morii, quand son grand-père avait volé le chat d’une voisine, l’année du hérisson qui parlait et des ours qui rôdaient. Mais ce sera, pour tous les autres, l’année de la Révolution, conduite par le Grand Poète dissident qui était devenu, plus tard, son ami et sa seule attache avec son pays natal. Le règne des poètes était-il venu ?

Ni poète ni animal est un drôle de conte venu des Carpates, aussi effrayant que pétillant, qui revient sur l’année de la révolution roumaine, ses aveuglements comme ses éblouissements, à travers le récit qu’en font trois générations de femmes aspirées par l’Histoire.

Ni poète ni animal, parution le 28 août 2019, 18 €, 135 x 210, 224 pages, ISBN : 9782081492714.

Irina Teodorescu est née à Bucarest en 1979 et vit en France depuis 1998. Elle écrit en français. Elle est l’auteure de trois romans dont le très remarqué La malédiction du bandit moustachu (Gaïa, 2014).

Irina Teodorescu…

D’où est née l’idée de ce roman ?

J’ai remarqué, en préparant une exposition sur le thème de la Révolution, que l’année 1989 était encore obscure pour des gens qui l’ont pourtant vécue. Moi, j’en ai un souvenir très vif. À partir de récits croisés, j’ai eu envie de mettre en scène deux questions qui me semblent liées : « De quel genre de vague à l’âme naît une révolution ? » et « Qu’invente la mémoire ? ».

C’est quoi être « ni poète ni animal » ?

C’est être les deux à la fois et ne rien laisser paraître.

Qui, dans le roman, l’est ?

La grand-mère, de manière monstrueuse. La mère, sans en avoir l’air et sans être démasquée. La fille, Carmen, quand elle se réveille enfin.

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