Le livre…
« Elle n’a pas vraiment peur, de quoi aurait-elle peur ? Des chiens de garde assoupis, des curieux mal planqués, du mouvement d’un voilage ? Ce ne sont pas les inconnus qui l’effraient, ce sont ceux qui savent. Ici en un sens elle est sauve. Personne ne connait le poids de l’amour dans son ventre. »
Juliette souffre de la « maladie des ondes ». Raison de son déménagement au coeur d’une zone blanche de Belgique. Fille de la ville, que va-t-il lui arriver dans ces paysages plats et mornes où la violence couve autant que l’humanité ?
Alors que ses parents pensent l’avoir protégée du plus grave, Juliette se cherche et grandit dans son monde, flottant, entre ombre et lumière, auprès de Tom, le garçon à la peau de litchi, et au gré des joies et des embûches que la vie place sous ses pieds.
L’étrangeté des campagnes belges forme le décor de ce roman âpre, l’histoire d’une jeune fille dont les rêves enfantins se heurtent à la difficulté de grandir.
Sexy Summer, parution le 26 août 2020, 17 €, 135 x 210 mm, 192 pages, ISBN : 9782081502451.
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Mathilde Alet vit à Bruxelles, où elle dirige le CSA. Après deux courts romans parus chez Luce Wilquin, maison d’édition belge, Sexy Summer livre toute l’étendue de son talent singulier.
Extrait…
Quitter Bruxelles. Quitter Bruxelles, changer de boulot, se désabonner de la télé, quitter Bruxelles, partir au vert, prendre le vélo, manger bio, quitter Bruxelles… Des rêves comme ça, on repassera. C’est la manière minuscule de voir les choses quand on devient vieux. Placer la barre à hauteur de nombril, se fixer pour ciel le plafond de la cuisine. Un peu avant Noël les ritournelles changent de ton. Les parents ne disent plus Et si au début des phrases, les rêves se muent en listes de choses à faire aimantées au Frigo : résilier, revendre, désinscrire, transférer… Un matin chaud de juillet, la vieille Opel roule sur un pont d’autoroute majestueux qui promet des sommets. Quelques kilomètres après, elle s’encaisse. Déjà le bitume paraît loin. Les passagers tressautent. Les parents se marrent, c’est les autos-tamponneuses en vrai, sauf qu’ils sont tout seuls. Après le pont, sortie 13, l’Opel s’enfonce au creux d’une vallée sans montagne, les sapins tiennent lieu de relief, un panneau indique Varqueville, les parents disent Que c’est beau ! et c’est là.